SEVESO : ville située en Lombardie, au nord
de l'Italie .
L'accident: le 10 juillet 1976, l'explosion d'un réacteur chimique
produisant des herbicides.
La société Icmesa, filiale du groupe Givaudan-Hoffmann-Laroche,
est mise en cause. C'est à ce jour, l'accident industriel
le plus connu ayant entraîné deux directives dites
SEVESO
et SEVESO2.
Il a causé un rejet de dioxines dans l'atmosphère. Ce nuage a
contaminé une région étendue (1800 ha).
L'usine produisait du 2,4,5-trichlorophénol et cet accident se
traduisit par la libération de 1 à 5 kg de 2,3,7,8-TCDD plus familèrement
appelé "dioxine de Seveso".
Cet accident industriel a causé une grande panique. Les habitants
les plus proches sont évacués, le cheptel abattu, de nombreux
bâtiments sont rasés. Plus de 37000 personnes subiront les causes
de cet accident.
Bien que n'ayant pas causé de morts directes, cet accident a fait
naitre un débat important sur les risques provoqués par les dioxines,
mais aussi sur la réglementation en matière de prévention des
risques technologiques.
17 ans après l'incident de Seveso, le professeur Pesatori de l'Université
de Milan publie les résultats d'une étude démarrée en 1983 sur
les cancers induits par l'émission massive de la dioxine TCDD.
L'étude a porté sur la population agée de 0 à 19 ans, sur 3 zones
et sur plus de 600 000 personnes. Statistiquement, il est apparu
que le taux de cancer dans la zone contamminée n'était pas supérieur
à la normale si ce n'est pour deux cas de cancers thyroîdiens.
Cette étude prolonge le débat sur la toxicité des dioxines et
sur les normes de rejets de plus en plus drastiques des nouveaux
incinérateurs et autres usines de sidérurgie.
La chasse aux fûts de dioxine.
A la fin du mois d’août 1982, le réacteur de l’Icmesa est vidé
et son contenu. Des déchets chimiques contaminés par la dioxine
de Seveso sont transférés dans 41 fûts. Normalement,
ils auraient dû être transportés à Bâle (Suisse) afin d’y être
incinérés par l’entreprise Ciba.
Mais, passés la frontière italienne à Vintimille, les fûts sont
tout simplement "perdus". L’Europe est en émoi et part à la chasse
aux fûts de dioxine. Ils seront découverts, en mai 1983,
dans un abattoir désaffecté du Nord de la France (Anguilcourt-le-Sart).
Ils y avaient été bien évidemment déposés illégalement. Pour finir,
les fûts sont repris et enfin transportés chez Ciba et incinérés
en novembre 1985. Durant cette période, de nombreux communiqués
de presse informent et rassurent le public.
Un rapport sur le déroulement de l’incinération sera rédigé en
mai 1986.
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